Les avancées technologiques vont vite, quelque part entre l’admiration et la peur, et l’intelligence artificielle (IA) n’échappe pas à la règle. L’impact de l’IA sur l’emploi dans les secteurs clés de notre économie, comme celui de l’assurance, suscite de vives discussions. Pravina Ladva, chief digital & technology officer chez Swiss Re, nous offre un regard optimiste, presque rafraîchissant, sur la façon dont l’IA pourrait redessiner ce secteur, sans forcément croquer tous les jobs au passage.
Démystifier l’IA dans le secteur de l’assurance
L’idée que l’intelligence artificielle pourrait remplacer les emplois blancs de col, une idée en vogue relayée par le World Economic Forum qui prédit la disparition de 92 millions de postes d’ici 2030, contre la création de 170 millions d’autres. Paradoxalement, ces nouvelles perspectives professionnelles restent un sujet d’incertitude, souvent derrières l’ombre du chômage technologique. D’un côté, on nous promet une ère d’emplois disruptifs ; de l’autre, l’inquiétude persiste quant à l’adaptation rapide nécessaire.
Pravina Ladva ne croit pas à ce scénario apocalyptique pour le secteur de l’assurance. Elle voit l’approche de l’assureur de demain sous un autre angle : la technologie comme soutien, non comme substitut. Dans un monde en mouvement, le besoin est moins celui de trouver du travail à faire que d’avoir du personnel pour le faire. Curieuse ambivalence, n’est-ce pas ?
L’IA : outil de complément plutôt que de remplacement
En réalité, le secteur de l’assurance, et en particulier la réassurance, bafoue l’idée qu’un robot pourrait tout gérer seul. Des volées d’e-mails à gérer, des données à analyser, des responsabilités à anticiper… l’agenda est bien rempli ! Plutôt que de supprimer des postes, l’IA pourrait nous soulager de tâches répétitives et chronophages. Dans une certaine lumière, l’IA devient presque un collaborateur invisible qui réorganise la charge de travail pour rendre le quotidien plus digeste.
Prenons le cas des professionnels aguerris de l’assurance, à l’aube de leur retraite. Une vie entière d’expérience ne devrait-elle pas trouver son prolongement au-delà du départ du bureau ? L’IA croise ici nos regards en offrant une option précieuse pour préserver et institutionnaliser ces savoirs. En capturant cette mine d’or emmagasinée au fil des décennies, l’IA nous aide à éviter une amnésie institutionnelle et rend un immense service à la nouvelle génération.
Apaiser les craintes grâce à l’engagement et à la formation
Bien sûr, le changement peut faire peur. Mêlons à cette anxiété la crainte de l’obsolescence et nous obtenons un cocktail de stress particulièrement épicé. Pourtant, comme le souligne Ladva, la clé réside dans la gestion du changement et l’engagement des employés. Il ne suffit pas de mourir de faim devant la promesse de surcroît de compétences ; il est nécessaire de les confectionner, souvent à travers des programmes de formation et de remaniements stratégiques.
Swiss Re, à titre d’exemple, inclut les professionnels de terrain dès la conception des nouvelles solutions fonctionnant à l’IA. Ce processus participatif transforme nos geeks de l’assurance en créateurs de changement et non en simples exécutants. Et voilà, un petit coup de pouce à la confiance collective !
L’éveil de nouvelles compétences
À quoi donc ressemblera le succès dans un secteur d’assurance empli de technologies high-tech ? Les soft skills auront la part belle. Flexibilité, adaptabilité et curiosité sont les piliers de demain. Peu importe si votre code n’est pas idoine, tant que vous êtes ouverts au changement. Les experts ne se précipiteront pas pour déposer une solution parfaite à vos pieds ; il nous faudra davantage creuser pour découvrir la valeur ajoutée que la technologie peut apporter à notre activité.
Vivre avec l’IA : des promesses concrètes à explorer
Prenons un instant pour rêver. Imaginez un monde où l’IA simplifie d’un coup de baguette les données vertigineuses qui déroutent l’industrie de l’assurance depuis des décennies. En réalité, ce n’est pas un conte de fées. Ce potentiel, l’IA commence déjà à le concrétiser dans trois domaines majeurs : le traitement des sinistres, l’évaluation des risques, et la productivité.
– **Sinistres :** Gestion contactée des réclamations avec l’IA. Résultat ? Moins de répétitivité, plus de réflexion stratégique.
– **Souscription :** Une prise de décision augmentée qui ne substitue pas, mais enrichit le jugement humain.
– **Productivité :** Plus de temps pour les questions essentielles et les clients lorsque l’IA s’occupe des corvées répétitives.
Il ne s’agit pas d’abandonner le navire en plein océan technologique, mais de s’adapter. La complémentarité entre data, technologie, et capital humain définira la trajectoire que le secteur choisira d’emprunter.
En fin de compte, comme le lança en souriant Ladva, le futur de l’assurance ne viendra pas des machines. Tout repose sur la capacité humaine à évoluer. On prend le pari que l’IA, accompagnée de nos espoirs et de nos efforts, ne se transformera pas en ouragan, mais en une douce brise stratégique.


