Un parcours hors du commun dans le journalisme automobile
Eric Bhat… ce nom évoque sûrement des souvenirs à beaucoup. Il nous a quittés le 8 juin 2025, laissant derrière lui un héritage inestimable dans le monde du journalisme automobile. Fondateur et premier rédacteur en chef d’Auto Plus, il a su donner à la presse spécialisée un souffle nouveau et audacieux. Mais qui était véritablement cet homme de caractère et de passion?
Eric est né à Pau, cette petite cité pyrénéenne qui lui a offert son premier contact avec l’automobile. À 11 ans, le vrombissement des voitures du Grand Prix de Pau résonnait encore dans ses oreilles, plantant la graine d’une passion qui allait grandir, année après année. Imaginez un jeune garçon, les yeux brillants, découvrant le monde de la vitesse et des moteurs. On dit souvent que les graines de notre futur sont plantées dès l’enfance, n’est-ce pas?
De la passion à la profession
À 17 ans, à peine sorti des bancs du lycée, il décroche sa première accréditation pour couvrir le Grand Prix, grâce à quelques articles envoyés à L’Éclair des Pyrénées. Astucieux, n’est-ce pas? Tandis que beaucoup cherchent encore leur voie, Eric, lui, était déjà en route, bien plus vite que ses pairs.
Son talent le mène à rejoindre Auto Hebdo, puis il s’embarque dans l’aventure de Grand Prix International, un magazine audacieux sur la Formule 1. Eric et le photographe Bernard Asset formaient un duo inséparable, parcourant les paddocks de São Paulo à Kyalami. Imaginez-les, sillonnant les circuits du monde entier, les yeux fixés sur l’objectif de capturer l’instant parfait.
L’appel de l’innovation
Mais Eric ne s’arrêtait jamais trop longtemps au même endroit. Après un passage chez Renault F1 en tant qu’attaché de presse, l’appel du journalisme est trop fort. Revenu à Auto Hebdo, il finit par devenir rédacteur en chef de L’Automobile Magazine. Les désaccords éditoriaux le poussent à partir, déclenchant l’idée de créer quelque chose d’unique.
C’est en 1988 qu’Auto Plus voit le jour. Un hebdomadaire automobile résolument différent. Eric y propose une lecture directe, accessible, proche des conducteurs. Son ton sans filtre a, osons le dire, déplu à quelques constructeurs. Peugeot, par exemple, a souvent mordu la poussière face à ses critiques acérées.
La naissance d’Auto Plus
Sous sa direction, Auto Plus marquait des points : photos volées de prototypes, tests décalés, et conseils pertinents pour les automobilistes. Le magazine a rapidement pris sa place de leader, transformant le paysage de la presse automobile. Vous rappelez-vous de “DX”, qui deviendra finalement la Citroën XM? Une des nombreuses exclusivités qui ont marqué l’histoire automobile française.
Après une décennie tumultueuse à la barre d’Auto Plus, Eric a ensuite choisi de diversifier son horizon, se consacrant à sa seconde passion : l’ayurveda, cette médecine traditionnelle indienne transmise par son grand-père. Un retour aux sources, diriez-vous! En cela, il démontre qu’être journaliste, c’est aussi savoir embrasser le monde dans toute sa complexité.
Le dernier virage
Aujourd’hui, Eric Bhat n’est plus là, mais son héritage perdure. Il a incarné l’esprit libre, l’audace du changement et a su démontrer qu’on peut allier passion et professionnalisme. Nous autres professionnels de la presse automobile ne pouvons que lui rendre hommage, lui qui a laissé une empreinte indélébile sur notre secteur.
En fin de compte, que reste-t-il de notre passage dans le monde? Pour Eric, il s’agit sans doute de la liberté d’avoir suivi ses passions, non seulement dans le cadre de l’automobile, mais aussi par le biais de la tradition familiale indienne. Cela ne nous rappelle-t-il pas que, peu importe notre parcours, ce qui compte c’est la passion et la curiosité insatiable qui nous guide? Pourrait-on espérer qu’à sa manière, Eric nous incite à dépasser nos limites et à courir toujours un peu plus loin?
