Un demi-million de Français ont fait appel à “Mon Soutien Psy” depuis son introduction en 2022. Alors, ce programme de l’Assurance Maladie peut-il être considéré comme un succès ou un échec ? La question mérite d’être posée.
Un début prometteur
Mon Soutien Psy“, lancé avec tambours et trompettes, a permis à de nombreux Français de bénéficier de consultations psychologiques gratuites, un soulagement pour certains en ces temps de stress et d’incertitudes. Avec plus de 586 000 utilisateurs depuis 2022, on pourrait penser que c’est un véritable plébiscite. L’absence de nécessité de consulter un médecin pour bénéficier du programme depuis mi-juin 2024 a été une aubaine pour élargir encore plus l’accessibilité du dispositif. La possibilité d’augmenter le nombre de séances de 8 à 12 par an tout en proposant des téléconsultations a également élargi l’attrait du programme.
Des défis à surmonter
Cependant, malgré ces chiffres encourageants, tout n’est pas rose au pays de la psychologie de soutien. Des voix s’élèvent, notamment au sein d’associations de psychologues, pour souligner que le programme “rate sa cible”. Comment un dispositif qui aurait pu être un pilier solide de la santé mentale nationale se retrouve-t-il sous les feux des critiques ? Du manque de praticiens disponibles à l’allocation inégale des séances, divers motifs de mécontentement émergent. Imaginez un concert promettant de la musique pour tous, mais avec une acoustique médiocre et des places limitées.
Adaptations nécessaires
Comme pour toute nouvelle initiative d’envergure, des ajustements sont inévitables. Mais ces critiques sont-elles vraiment justifiées ou bien est-on face à une résistance au changement ? Pourtant, avec une montée en charge fulgurante, il devient évident que le dispositif doit s’adapter aux besoins réels du terrain. Un peu comme si le taxi que vous attendiez vous déposait à quelques rues de votre destination finale.
Pour pallier ces dysfonctionnements, quelques pistes sont proposées : augmenter le nombre de psychologues conventionnés afin de réduire le temps d’attente, ajuster les séances selon les véritables besoins des personnes, ou encore travailler sur la sensibilisation pour une utilisation optimale du service.
Quelles perspectives d’avenir ?
Penchons-nous un instant sur ce que pourrait être l’avenir de “Mon Soutien Psy”. Les discussions récentes autour de la santé mentale, devenues d’autant plus urgentes à cause de l’impact psychologique de la pandémie, rappellent que l’aide psychologique accessible à tous n’est pas un luxe, mais une nécessité. Une idée serait de faire évoluer le dispositif évolutivement, en l’écoutant, en le sondant, un peu à l’image des réformes continues dans le système éducatif.
Tantôt succès, tantôt échec, “Mon Soutien Psy” se retrouve, c’est indéniable, à la croisée des chemins. Avec une certaine distance, le programme pourrait être vu comme une promesse encore fragile mais pleine d’opportunités pour dessiner un meilleur avenir pour la santé mentale.
En fin de compte, la question ne se limite pas à savoir si “Mon Soutien Psy” est une réussite ou un échec, mais comment nous pouvons collectivement améliorer ses performances. En ce sens, il nous met face à notre capacité d’adaptation et de réinvention dans un monde où la santé mentale doit enfin occuper la place qu’elle mérite.


