Le vent tourne dans le monde de l’assurance-maladie, et la possibilité de nouvelles négociations suscite des débats enflammés. Après tout, est-il étonnant que le secteur souhaite déjà remettre les pendules à l’heure ? Le fameux avenant 1, signé avec panache en juin 2024, a perdu un peu de son éclat au fil des mois. Certes, les intentions étaient là, mais les résultats, eux, peinent à convaincre. Les professionnels de la pharmacie sont sur le qui-vive, espérant un prochain round de négociations pour rectifier le tir.
Le vent du changement
Huit petits mois après l’accord initial, les espoirs placés dans ce texte n’ont pas résisté aux tempêtes économiques et politiques qui traversent notre société. La substitution biosimilaire, pilier de l’avenant 1, est encore dans les limbes, faute d’aval ministériel. On se croirait dans une pièce de théâtre où l’issue est sans cesse reportée ! Et parlons des “territoires fragiles”, où l’aide promise tarde à arriver du fait de la bureaucratie. Une situation qui aurait sans doute fait lever les sourcils à bien des acteurs du secteur.
Et c’est là que les syndicats entrent en scène, menaçant d’agiter la baguette magique de l’amendement. Ils en appellent à un possible avenant 2 pour rectifier les choses. L’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), notamment, ne baisse pas les bras. Pour eux, l’avenant 1 ne suffit clairement pas. Leur argument principal ? La dégradation de l’économie des officines depuis la crise sanitaire, avec des volumes de ventes en chute libre.
Quand la réalité économique frappe
Les pharmaciens n’ont pas la vie facile de nos jours, et les nouvelles baisses de volume n’arrangent rien à l’affaire. Entre les réductions de prescriptions d’antibiotiques et d’antalgiques, et le déremboursement annoncé des tests antigéniques, on ne peut s’empêcher de se demander comment le réseau officinal peut tenir le cap. Le temps est à la réflexion pour savoir si ces ajustements suffiront à sauver les meubles.
Parlons chiffres, si vous êtes d’accord. Ce doux avenant avait prévu une revalorisation des honoraires de 10 centimes. Une augmenta… Quoi ? 0,9 % de la marge brute annuelle ? Autant dire que c’est une goutte d’eau dans l’océan des charges qui ne cessent de grimper. D’après Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO, cela ne suffira absolument pas à contenir la progression rampante des coûts.
Quels leviers d’action pour les syndicats?
Est-il temps de redéfinir les cartes du jeu ? Ouvrir de nouvelles discussions ne suffit pas, encore faut-il savoir sur quels leviers agir. Mais face à la Sécurité sociale qui se débat avec un déficit faramineux, l’exercice s’annonce périlleux. L’assurance-maladie, avec ses 18 milliards d’euros de déficit annoncé pour 2024, n’est-elle pas elle-même prise entre le marteau et l’enclume ? Une question qui mérite d’être posée lorsque l’on sait que l’économie de nombreuses pharmacies vacille dangereusement.
Est-il raisonnable, alors, d’espérer un souffle nouveau ? Le 8 mars prochain, lors de la conférence organisée par “Le Quotidien du pharmacien”, cette question cruciale sera certainement à l’ordre du jour. Une chose est sûre, le débat s’annonce animé, tant les attentes sont élevées et les enjeux, colossaux.
Bref, il semble nécessaire d’alléger cette atmosphère tendue en trouvant des solutions concrètes, qui ne se contenteront pas de repousser les problèmes à plus tard. Alors, oui, pourquoi ne pas signer un avenant 2 ? Mais pour que cela soit une étape productive, il faudra que tous les acteurs s’unissent autour d’une table ronde avec une volonté farouche d’avancer ensemble, mains dans la main.