L’intelligence artificielle (IA) a déjà bouleversé de nombreux secteurs et l’assurance ne fait pas exception. Nous vivons une époque où la technologie façonne notre quotidien à un rythme effréné, transformant les industries avant même que nous ayons le temps de cligner des yeux. Selon un rapport de Statista, l’utilisation de l’IA dans le secteur de l’assurance mondiale a fait un bond impressionnant en 2025, atteignant 48 %, comparé à seulement 29 % l’année précédente. Voilà une croissance qui donne le vertige !
Pourtant, tout n’est pas rose dans le meilleur des mondes numériques. Le rapport “Kenny’s Law 2025” du 16 mai met en lumière une inquiétude de poids : l’IA s’impose comme le risque numéro un pour le secteur de l’assurance, éclipsant de loin d’autres menaces. Alors comment naviguer ces eaux techno-agitées tout en assurant un usage éthique et sûr de cette technologie prodigieuse ? Rajeev Gupta, cofondateur et directeur produit de Cowbell, apporte quelques lumières sur le sujet.
Les promesses (et pièges) de l’IA dans l’assurance
L’IA, avec ses promesses de rapidité et d’efficacité, s’infiltre dans tous les recoins du processus d’assurance, que ce soit pour la souscription ou la gestion des sinistres. Mais attention, derrière cette efficacité se cachent des risques : biais algorithmiques, manque de transparence et préoccupations autour de la confidentialité des données, pour n’en nommer que quelques-uns. Qui pourrait l’ignorer, après tout, que dans le monde des affaires, comme dans la vie, tout n’est qu’une question de nuances ?
Rajeev Gupta souligne que les biais peuvent se glisser insidieusement lors de l’entraînement des modèles d’IA. Imaginez un exemple concret : un algorithme d’IA qui analyse les demandes de règlements d’assurance et, en raison d’un biais initial lors de son développement, accorde plus souvent des refus injustifiés aux demandeurs issus de certaines régions géographiques. Ces résultats discriminatoires pourraient compromettre sérieusement la confiance dans le processus de souscription. De plus, l’IA peut « halluciner », c’est-à-dire fournir des informations inexactes sans que personne ne s’y attende. Un peu comme cet oncle qui a toujours une histoire farfelue à raconter à chaque réunion de famille !
Quand les machines déraillent : des décisions inexplicables
L’un des aspects les plus troublants de l’IA est probablement son manque d’explicabilité. Prenons l’exemple du géant de l’assurance Cigna, qui a récemment fait face à une tempête juridique. Son algorithme PxDx est accusé d’avoir injustement refusé plus de 300 000 réclamations, chaque décision étant revue à la vitesse ahurissante de 1,2 seconde. Imaginez-vous dans la peau des assurés qui doivent affronter ces décisions froides et arbitraires sans comprendre la logique sous-jacente ! Rien d’étonnant à ce que cela endommage nuance consommateurs et confiance, et accroisse le risque de litiges.
L’automatisation incontrôlée peut propager des décisions erronées à grande échelle. Rajeev Gupta tire la sonnette d’alarme : « L’IA travaille souvent avec des données sensibles, comme celles des entreprises ou des employés, exposant ainsi ces informations à une potentielle violation de données. »
Une IA plus responsable : mission possible ?
Heureusement, tout n’est pas perdu. Brokers et assureurs disposent d’une panoplie d’outils pour identifier et palier ces risques. Par exemple, détecter et corriger les décisions biaisées peut promouvoir des modèles d’IA plus justes. Confronter et examiner chaque contenu généré par l’IA, passent au crible les erreurs ou informations trompeuses, peut améliorer la fiabilité et renforcer cette fameuse “explicabilité”. Mais pourquoi s’arrêter là ? Exiger des explications claires derrière chaque non-paiement peut aussi baisser le rideau sur les préjugés et d’éventuelles écueils judiciaires.
Rajeev Gupta insiste sur la priorité à accorder à l’évitement de ces écueils. Sachez qu’installer des garde-fous dès le début, clarifier les responsabilités de chaque équipe – que ce soit la construction, les tests, ou la validation –, c’est-à-dire créer des réglementations, c’est déjà mettre un pied dans l’ère d’une IA responsable. Il évoque aussi l’importance de tests réguliers pour détecter biais et incohérences, et recommande d’alerter tôt sur toute anomalie : une forte augmentation des refus, des modèles prédictifs aux schémas imprévus, voilà de quoi intervenir avant que la situation ne dégénère.
Briser les barrières à l’adoption de l’IA
Pourtant, pourquoi tout ce tapage autour de l’IA ? Parce que de nombreux professionnels sont encore réticents à l’utiliser à cause d’une aversion souvent ancrée dans la peur. Il est tentant de voir les algorithmes comme des dévoreurs de tâches humaines, mais il est utile de rappeler qu’ils ne dérobent pas d’emplois, c’est ainsi qu’ils transforment la manière dont nous abordons le travail. Rajeev Gupta croit fermement que l’IA devrait servir d’assistant, ajoutant une touche de l’humain, levant le voile sur une prise de décision plus intelligente et équilibrée.
Toutefois, pour renforcer cette confiance, les brokers peuvent prôner pour une transparence accrue des décisions prises par l’IA, surveiller la cohérence et l’équité, éduquer leurs clients sur le fonctionnement des processus induits par l’IA, et surtout mener les préoccupations à l’oreille des responsables avant qu’elles ne gagnent en ampleur. Prévoir l’intégration d’une supervision humaine pour les cas critiques et garantir la confidentialité et la sécurité des données sont des gestes essentiels.
L’avenir des courtiers à l’ère de l’IA
L’idée que l’IA pourrait remplacer le courtier traditionnel a de quoi faire lever un sourcil. Cependant, Karli Kalpala, responsable de la transformation stratégique chez Digital Workforce, offre une perspective rafraîchissante : « L’IA n’évince pas le courtier, elle augmente ses capacités. » Elle souligne que ces outils servent non pas à remplacer le jugement du courtier, mais à alléger des tâches répétitives, favorisant des interactions plus rapides et intelligentes avec les assurés et les partenaires.
Dans cette optique, les courtiers sont invités à réinventer leur rôle, en apprenant à superviser, ajuster et collaborer avec les outils d’IA. Ainsi, ils ne sont plus uniquement des experts en gestion des risques mais aussi de véritables orchestrateurs numériques.
À l’aube d’une ère où l’IA continue de redessiner les contours de nombreux secteurs, le mot d’ordre pour tous reste la collaboration. Car ensemble, courtiers, assureurs et technologies peuvent former un trio gagnant qui nous propulsera vers un avenir plus intelligent, plus juste et plus transparent.


