La situation des Assurtech a été difficile sur le marché public en 2022, en particulier pour celles qui ont été introduites en bourse en 2021.
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- Metromile, par exemple, a vu sa valorisation diminuer de plus de 85% avant d’ĂȘtre rachetĂ©e par son concurrent Lemonade.
- Lemonade a chuté en 2022 de 78% au cours de la derniÚre année pour une capitalisation boursiÚre actuelle de 2,3 milliards de dollars, inférieure à celle de la fin de son premier jour de cotation en juillet 2020.
- Hippo, fondĂ© par des entrepreneurs israĂ©liens en Californie, a Ă©galement chutĂ© de 77% depuis son entrĂ©e en bourse Ă New York via une fusion SPAC l’annĂ©e derniĂšre. Sa capitalisation boursiĂšre actuelle est de 1,5 milliard de dollars, contre 5 milliards au moment de la fusion.
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Les investisseurs estiment qu’Ă court terme, il peut ĂȘtre plus difficile de lever des fonds Ă des valorisations Ă©levĂ©es, mais qu’avec un modĂšle d’affaires solide et une Ă©quipe de gestion expĂ©rimentĂ©e, cela reste possible.
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Comme de nombreux marchĂ©s traditionnels prĂȘts Ă changer, le secteur de l’assurance a dĂ©jĂ connu sa premiĂšre vague d’innovation.
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La phase de l’assurtech 1.0 est semblable Ă bien des Ă©gards Ă la nouveautĂ© des annĂ©es 2010 pour l’ouverture de compte bancaire en ligne. Nous avions vu alors la multiplication des autoproclamĂ©s nĂ©o-banques qui bĂ©nĂ©ficiaient de levĂ©es de fonds massives pour gagner en notoriĂ©tĂ©, sans trouver de modĂšle de rentabilitĂ©.
Qui se souvient encore des néo-banques Zebanque, Egg, qui se sont rapidement effondrés il y a 15 ans sous le poids de leurs propres dettes ? Le scénario semble se répéter cette fois dans le secteur des néo-assureurs
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Un phĂ©nomĂšne identique s’est reproduit entre 2015 et 2020 oĂč l’Assurtech 1.0 a fait entrer un produit vieux de plusieurs siĂšcles dans l’Ăšre numĂ©rique en offrant aux clients un moyen de souscrire une assurance en ligne. La « cool attitude » en plus, en ajoutant une dose de fun bienvenue dans un monde qui Ă©tĂ© devenue poussiĂ©reux.
L’excitation des clients s’est transformĂ©e en excitation des investisseurs, et tout le monde est parti vers le coucher du soleil, aveuglĂ© par des valorisations insolantes et pleines de promesses.
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Il semble toutefois que certains aient pu voler un peu trop prĂšs du soleil : se concentrer sur l’expĂ©rience client en amont conduit en effet Ă une croissance rapide, mais ne pas se concentrer sur la souscription en aval peut entraĂźner un trĂšs grand nombre de sinistres, trĂšs rapidement.
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C’est parce que l’assurance, fondamentalement, est une question de risque.
Il s’ensuit que l’innovation en matiĂšre d’assurance numĂ©rique devrait principalement se concentrer sur l’innovation en matiĂšre de souscription numĂ©rique – essentiellement, l’utilisation de la technologie pour Ă©valuer correctement et tarifer le risque en temps rĂ©el.
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Le fait vraiment magique (et le plus mal compris) est que tout le reste peut simplement dĂ©couler de cette base de souscription innovante : une expĂ©rience client numĂ©rique instantanĂ©e, une croissance durable non grevĂ©e de sinistres excessifs et la possibilitĂ© d’intĂ©grer l’assurance dans d’autres parcours numĂ©riques, crĂ©ant de meilleures expĂ©riences pour consommateurs, partenaires et assurtechs.
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En se concentrant d’abord sur la croissance, puis sur la souscription, la vague assurtech 1.0 a essentiellement dĂ©ferlĂ© dans la mauvaise direction. Mais il reste encore beaucoup de temps pour inverser la tendance – l’Ă©norme appĂ©tit des consommateurs pour des produits d’assurance pratiques et modernes n’a fait qu’ĂȘtre aiguisĂ©.
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Les entreprises de l’assurtech 2.0 doivent suivre le rythme de la demande qu’elles ont créée grĂące Ă une Ă©conomie unitaire durable et Ă une gestion judicieuse des risques.
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Alors, à quoi ressemble vraiment le fait de se concentrer sur la souscription de nouvelle génération, et comment les assurtech 2.0 doivent en tirer partie ?
- RĂ©aligner l’entreprise autour de l’excellence en matiĂšre de souscription.
Le recentrage sur l’innovation en matiĂšre de souscription commence par le recentrage de l’activitĂ©.
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- Les KPI principaux incluent-ils des moyens de mesurer les résultats de souscription parallÚlement aux mesures de croissance traditionnelles ?
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- Une majorité de vos employés travaille-t-elle directement ou indirectement à la souscription ?
- Les objectifs de lâentreprise comprennent-ils des objectifs de souscription explicites ?
- Tous les employés peuvent-ils expliquer comment/pourquoi la souscription est un facteur de différenciation dans votre entreprise ?
Si une Assurtech doit rĂ©pondre “non” Ă une ou plusieurs de ces questions, il peut ĂȘtre utile de repenser les objectifs, les mesures et la structure organisationnelle.
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Personne n’aime qualifier la croissance, mais dans l’assurtech 2.0, la croissance intelligente est dĂ©sormais le maĂźtre mot.


